Coopération Chine-Afrique : Quels accords pour quelles perspectives ?

adn 27 December, 2019

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Coopération Chine-Afrique : Quels accords pour quelles perspectives ?

Si depuis quelques décennies, les puissances économiques se querellent le partage du gâteau africain (encore une fois), la montée en puissance de la Chine ne cesse d’inquiéter les Occidentaux.
Ce forum tenu tous les trois ans a encore cette année connu la participation de plusieurs chefs d’Etat africains venus dans la plupart des cas avec d’importantes délégations.
Depuis 2016, le montant des investissements chinois à l’Afrique s’est vu être réduit ; pour ce sommet, Xi JINPING, président chinois a promis un soutien financier allant jusqu’à 50 milliards de dollars répartis sur trois ans.
Cette aide est selon Xi JINPING, un moyen pour l’Afrique de construire entre autres de nouvelles infrastructures telles que les trains à grande vitesse, la télécommunication, les nouvelles énergies, ce qui permettra de créer au moins un million d’emplois sur le continent.
Toutefois, la moitié de cette somme sera sous forme de crédit car les pays africains ne peuvent financer seuls leurs propres projets et ont donc besoin de chercher les capitaux ailleurs.
Pour plusieurs analystes financiers, l’Afrique sort perdante de cette entente car les projets ciblés par ces investissements ne répondent pas aux urgences auxquels font face la plupart des pays africains qui en contrepartie réservent leurs marchés miniers aux Chinois.
Si certains dirigeants africains s’étaient insurgés contre la forte dépendance de leur pays face aux investissements chinois, leur participation à ce forum vient contredire leur volonté de s’en passer.
Cela est le cas entre autres du président kenyan William Ruto qui a décidé de confier la construction d’un des axes commerciaux les plus importants de son pays à la Chine. Cet axe devait partir de la capitale kenyane jusqu’à la frontière ougandaise permettant ainsi le transport des marchandises vers l’Ouganda, la RDC, le Rwanda et le Soudan du Sud. Ce marché évalué à près d’un milliard d’euros avait été confié en 2019 à la France qui devait rentabiliser cet investissement sur trois décennies en comptant notamment sur un système de péage.
Néanmoins il sied de noter que la Chine évite de donner une claire position au sujet des enjeux sécuritaires des pays africains, le cas du Soudan représenté par le général Abdel FATTAH AL-BURHAN. Si la Chine a signé avec lui plusieurs accords d’une valeur de près de b30 millions de dollars dans les secteurs de l’énergie, des transports et des mines, Xi JINPING n’a pas exprimé clairement sa position vis-à-vis du chef de la junte qui ne contrôle qu’une partie du territoire soudanais.